17 mai 2009

Un passé qui le hante

Je n’aurai pas de photo à mettre ici… mais j’ai quand-même un récit à faire car la séance d’hier m’a troublée…

Fakir a depuis que je le connais une peur irraisonnée de la cravache, dans certaines situations précises.

- La chambrière en longe aucun problème.

- Le stick en travail à pied… le plus souvent aucun problème.

- La cravache ou le stick monté c’était hyper dangereux à une époque, peu à peu il se détend et j’arrive maintenant à le toucher partout avec le stick en restant à cheval, en le gardant immobile. Dès qu’il est en mouvement il stresse mais reste quand même à peu près aux ordres…

Ce qui est arrivé hier m’a fait réaliser la dimension de son problème et le cadeau immense qu’il me fait en se livrant à moi quand je travaille la désensibilisation au stick.

Je travaillais les déplacements latéraux à pied, en licol, avec le stick.

Après avoir obtenu l’exercice normalement, je l’ai demandé au-dessus d’une barre au sol, nettement plus compliqué déjà.

Pour ça j’étais devant un vertical, je travaillais sur la barre d’appel, juste devant l’obstacle donc.

Je le tenais court de la main droite et j’avais le stick dans la main gauche, pour qu’il déplace les hanches.

Nous venions de réaliser l’exercice exactement dans les mêmes conditions dans l'autre sens, il avait été parfait.

Et là, il bloque un peu, donc je dirige le stick vers sa hanche : pêtage de plombs complet. Il essaie de sauter l’obstacle, panique totalement, me fuit, les yeux rivés sur le stick, tourne autour de moi comme un forcené… je ne peux plus l’approcher.

Alors évidemment, je comprends vaguement le souci, je sais qu’il a des choses non réglées dans sa tête, mais j’ai un mal fou à accepter qu’il me fuie comme ça… :-(

Je finis par réussir à le calmer, à l’approcher… et je refais une désensibilisation au stick, en le passant sur tout son corps. Au début il fait un bond, puis se laisse faire, je ne le tiens même plus, il est zen…

Je le ramène sur la barre, dans les mêmes conditions et demande simplement un arrêt. Là… il pousse un énorme soupir et colle sa tête dans mes bras, offert à mes caresses…

C’est difficile d’exprimer l’émotion que j’ai éprouvée et le trouble que ça a causé en moi… Il n’est pas dutout le genre à offrir sa tête pour des câlins, à part éventuellement au box avec la brosse douce, mais pas dans le boulot comme ça. Et là il l’appuyait contre moi, il ne cherchait pas à se frotter, il se “réfugiait” dans mes bras… Gloups j’étais super émue!

Il m’a même fait quelques pas de côté au-dessus de la barre, je n’y croyais pas mais je voulais juste recréer la situation dans ce calme pour finir sur une association positive exo-mental. Et il a très bien réagi, manifestement totalement apaisé.

Ensuite nous avons joué, il était plus respectueux et affectueux que jamais, j’avais beau courir à côté de lui au galop il n’accélérait pas, il se calait sur mon rythme. Quand je l’ai lâché pour qu’il galope tout son saoul après la tension accumulée, il revenait me chercher sans arrêt, dans un joli trot rebondissant, tout joyeux (mais avec mon pied je ne pouvais pas trop courir quand même lol).

Que penser de tout ça…? Il a des flash, des moments d’absence où lui reviennent en mémoire des évènements passés contre lesquels je ne peux rien.

Il en est dangereux quand je suis à cheval et que ça lui prend (heureusement c’est très rare), je réalise maintenant seulement, après 6 ans, de l’épreuve que c’est pour lui quand ça lui arrive et de l’importance que j’ai quand il revient au calme…

Je l’aime plus que tout, je partage son quotidien depuis 6 ans et pourtant je mesure seulement maintenant à quel point il doit parfois faire des efforts pour moi…

 

IMG_0016

photo de jeu, datant de notre première séance en lib en Bretagne, il y a un mois ;)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ils font tous des efforts pour nous quand ils ses savent aimer surtout nos doux géants!des vrais poulains grandis trop vite!

fripouille50